Précision du vague - Inventaire
Faire un inventaire c’est d’abord un soucis de documentation exhaustive : tout connaître, mieux comprendre et organiser. Faire un inventaire c’est aussi inventer : c’est trouver dans le présent une réalité qui vibre en sourdine, à la fois multiple et impalpable, qui, sans l’effort documentaire, nous échappe. Faire un inventaire du vague dans la ville a nécessité de regarder souvent, à l’aide de différents médiums, plusieurs lieux, pour chaque fois porter une attention particulière à une condition spécifique. C’est par l’accumulation et la complémentarité de ces regards qu’une connaissance véritable prend forme pour enfin arriver à construire une représentation et inventer un nouveau paysage.
Reproduire l’expérience directe de la marche, forcer l’œil à reconstruire les lignes de fuite entre le proche et le lointain à partir d’un point de vue qui ne peut être ni parfait, ni arrêté.
S’ils nous paraissent vides et désordonnés, les terrains vagues sont pourtant bien construits. Les mesurer comme on le fait d’un bâtiment permet d’en garder une archive avant qu’ils ne soient démolis.
Issu d'un écosystème du laisser-aller, le terrain vague a une flore bien à lui. Planté (oublié) ou indigène (oublié de toute manière), son paysage est celui des espèces négligées.
Plutôt rare de rencontrer quelqu’un sur le terrain vague. On y imagine pourtant usages et usagers et à en croire certains objets familiers, peut-être même habitants et habité.
Des bâtiments industriels à l’est, d’autres abandonnés à l’ouest, de la terre meuble au centre et une topographie à plat sur presque la totalité de l’ile. Organiser, regrouper, comparer ce qui caractérise le paysage du vague.
Les bruits d’été, ceux d’hiver, les couleurs de l’automne et les pousses du printemps…quelques minutes saisonnières montrent l’amplitude d’une semblante immobilité.
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